Photos: Hugues Anhes
Ancien chef des sports de Canal +, le journaliste aux multiples casquettes Karl Olive, donne des cours de media training aux acteurs du foot. Une activité qui consiste à maîtriser sa communication et éviter les questions-pièges de la presse.
Interview-piège et sens de la formule
Karl Olive a accepté de se prêter au jeu des questions vaches, habituellement posées par les journalistes aux acteurs du foot dans les situations de crise. Entre bonnes formules et conseils sur la gestuelle, l’ancien chef des sports de Canal+ montre comment briller, souvent feinter, en tout cas ne jamais se retrouver dans l’embarras.
Vous venez de perdre vos cinq derniers matches et vous vous rendez à Lyon. Mission impossible?
Si je pars de votre principe, on ne se déplace pas. C’est à coup sûr ce que Rodez a dû penser avant d’affronter le PSG (le club de National a éliminé Paris en Coupe de France, ndlr). Il ne faut pas être naïf : le sens de la formule, ça se prépare. Certains sont plus doués que d’autres naturellement mais ça vient surtout en travaillant.
Votre attaquant vient de rater deux penalties. Que pensez- vous de sa prestation?
Il n’y a que celui qui ne tire pas qui ne rate jamais. Ce qui m’aurait vraiment ennuyé, c’est qu’il ne prenne pas ses responsabilités. Je suis sûr que ses coéquipiers sont derrière lui. En appeler à l’émotionnel, ça sert souvent le message. ça rend la communication un peu plus forte.
Tu as été remplacé à la mi-temps. Tout se passe bien avec ton Entraineur?
L’entraîneur est là pour aligner la meilleure équipe. Il a jugé que je n’étais pas au niveau aujourd’hui, je le respecte. La réponse m’appartient et je vais tout faire à l’entraînement pour le convaincre.
Il vaut toujours mieux laver son linge sale en famille. Par contre, dans cette situation, il faut qu’il y ait rapidement une explication franche entre l’entraîneur et son joueur en interne. Au sein du groupe, il faut parfois se donner des gifles mais à l’extérieur, mieux vaut s’embrasser sur la bouche.
Tu es convoité par le Réal Madrid. Vas-tu quitter ton club?
Écoutez, mieux vaut faire peur que pitié. Parler de moi dans un grand club, ça valorise mon équipe actuelle pour qui je vais tout donner. Si mon club brille, je brillerai